8-entonnoir

Comment éviter l’effet d’entonnoir (accumulation de MLC chez un prestataire) (cliquez ici pour télécharger un pdf)

Synthèse : Pour éviter l’accumulation de MLC chez un prestataire, étendre le réseau autour du prestataire!

  • Étendre le réseau de la MLC aux fournisseurs et clients du prestataire
  • Convaincre ses salariés d’accepter une partie de leur rémunération et primes en MLC
  • Convaincre le propriétaire du local commercial d’accepter une partie du loyer en MLC
  • Émettre des bons d’achat en MLC et rendre la monnaie en MLC (attention à réserver les MLC aux membres de l’association de la MLC)
  • Convaincre le prestataire de devenir 1 comptoir d’échange et organiser le paiement des impôts locaux via ce comptoir

Compte rendu :

L’effet entonnoir c’est quoi ? L’exemple d’une Biocoop est utilisé pour illustrer toute cette réflexion.

L’effet entonnoir, ou goulot, est l’accumulation de Monnaies Complémentaires (MLC) par un prestataire, une Biocoop par exemple, qui n’arrive pas à écouler ses MLC.

Cela se produit lorsque le prestataire (ex : Biocoop) répond à un gros besoin (ex : vente d’alimentation). Soit il n’y a pas assez de prestataires équivalents dans le réseau et/ou les fournisseurs de ce prestataire ne sont pas dans le réseau (ex : pas d’agriculteur). En pratique c’est un problème qui se pose pour beaucoup de MLC en France. Typiquement, 30-50% de la quantité totale de MLC est reconvertie en euros tous les ans et donc non-recyclée (on parle de fuite). Cela compromet le succès de la MLC.

Comment l’éviter ?

Les grosses dépenses d’un prestataire sont typiquement le paiement des fournisseurs, des prestataires de service, des salariés, du loyer et des impôts. Pour fixer les idées, disons que la Biocoop n’arrive pas à écouler ses MLC et qu’il faut lui trouver une solution. Pour éviter l’accumulation de MLC chez la Biocoop on peut l’aider à ce que ses postes de dépenses soient payés en MLC.

Concrètement :

Paiement des fournisseurs et prestataires de la Biocoop en aménageant le réseau d’échange de la MLC

  • Inciter les fournisseurs et prestataires de la Biocoop à accepter la MLC (refaire si besoin le même travail avec eux de conseils pour leur réutilisation de la MLC)
  • Indiquer à la Biocoop des fournisseurs et prestataires du réseau qui acceptent les MLC et répondent à leurs besoins : de la pédagogie encore et encore.

Paiement des salariés en MLC : il suffit de déclarer en €

  • « Le paiement en espèces est possible uniquement si le montant du salaire est inférieur à 1 500 € et à la demande du salarié. Dans ce cas, l’employeur ne peut s’opposer à sa demande. Un bulletin de paie est obligatoirement remis au salarié. » http://vosdroits.service-public.fr/F2308.xhtml Cependant, pour les salaires supérieurs à 1 500 €, un acompte inférieur à 1 500 € pourrait être payé en liquide. Par ailleurs, Le Sol-Violette permet d’avoir un compte bancaire en sol, ce qui rend le paiement de tout salaire possible en MLC. Toutefois, étant donné la multitude de dépenses qui doivent être payées en €, il n’est pas souhaitable d’être payé exclusivement en monnaie complémentaire.
  • Paiement de primes en MLC papier sans problème. Il suffit de les déclarer en euros et simplement les verser en MLC.
  • ·Paiement des autres charges dues au salarié en MLC. Ex : contribution aux frais de transports en MLC en convaincant les transports d’accepter la MLC.

Paiement des impôts locaux en MLC (ancienne taxe professionnelle, très lourde pour les entreprises et les libéraux, taxe d’enlèvement des ordures ménagères et taxe de séjour)

  • Idéal : négociation directe avec les Trésoriers Payeurs Généraux (TPG) pour leur demander d’accepter le versement direct des impôts locaux en MLC. Négociations difficiles mais qui avancent à certains endroits (Toulouse).Voir le CR 12 MLC et collectivités locales. Négocier le paiement des services publics en MLC
  • En attendant, une proposition : les impôts transitent via les comptoirs d’échange. C’est possible car légalement, celui qui paie l’impôt n’est pas forcément celui à qui est adressé l’avis d’imposition. En pratique, n’importe quel membre du réseau apporte au comptoir d’échange une photocopie de son avis d’imposition et l’argent associé en MC. Le comptoir d’échange centralise tous ces impôts et les reversent en euros aux TPG. Ceci permet aussi d’indiquer aux collectivités locales que le réseau de la MLC est très ancré dans le territoire et permet de demander une subvention.

– Paiement des loyers en MLC

  • La grosse majorité des propriétaires sont des particuliers donc il y a éventuellement possibilité de négocier, au cas par cas, au moins en partie. Cela se fait déjà en points JEU (Jardin d’Echanges Universels) mais c’est rare.

– Commerce

  • Bons d’achat en MLC et pas en euros (ceci a pour effet indirect de diminuer l’effet entonnoir).
  • Rendre la monnaie en MLC dans la mesure du possible sachant qu’il n’y a pas de centimes en MLC.

Sinon, la reconversion en euros

La reconversion de la MLC en euros n’est pas à inciter mais est parfois nécessaire en pratique, en particulier si l’effet « goulot » devient trop lourd à assumer.

Dans ce cas, des solutions concernant la reconversion :

  • Diminuer le malus de conversion de MLC vers l’euro pour la Biocoop (en tout cas inférieur à 5% sinon les prestataires risquent de ne pas participer)
  • Permettre à la Biocoop de jouer le rôle de comptoir d’échange en fixant un montant d’échange minimum d’euros en MLC (50-100 euros typiquement) pour que tous ne souhaitent pas faire comptoir d’échange. Cela permet au prestataire de transformer facilement sa MLC en euros mais lui demande plus de travail de gestion, de comptabilité et également d’assurer l’argent pouvant rester le soir dans la boutique. En Ardèche, la Biocoop n’a pas voulu être comptoir d’échanges pour éviter cette responsabilité et cette charge supplémentaire.

La méthodologie du SOL Violette par Frédéric Bosqué indique les solutions adoptées à Toulouse sur ce sujet :

http://arecom-geneos.com/~fbosque/sol/echanger%20_en_monnaie_Complementaire_20110918.pdf

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